Eaux usées, eaux « grises » et eau potable. La pollution de l’eau par les huiles.

On se souvient de la présentation qui avait été faite dans un ancien numéro du Sappey’tille de la toute nouvelle STEP roselière construite en bas du chef-lieu. Quelques recommandations avaient déjà été faites relativement aux changements que cette installation pouvait introduire dans nos habitudes de consommateurs, afin de préserver le biotope très particulier d’une roselière. L’huile est l’un des polluants les plus redoutables dans tout processus d’épuration des eaux usées, à plus forte raison dans une installation comme la nôtre.

Eaux usées, eaux grises et eau potable.
Dans la gestion du cycle complet de l’accès à l’eau potable, il est nécessaire de tenir compte des réglementations en vigueur. Mais il va de soi que notre simple « bon sens », nous permettra de ne pas mettre en danger le biotope de la STEP roselière installée en contrebas du chef lieu.

On se rappelle que le processus d’épuration des eaux usées se fait par la « digestion bactérienne » naturelle des polluants, grâce à la présence naturelle de bactéries aérobies et anaérobies dans les rhizomes des roseaux.

Bactéries, rhizomes et roseaux sont des êtres vivants, que trop de produits chimiques pourraient « tuer ». Il convient donc d’éviter d’employer trop de « désinfectants » ou « bactéricides » chimiques dans le nettoyage de la maison. Et il faut absolument éviter de jeter les restes de pesticides ou d’engrais dans les canalisations (cette dernière recommandation relevant de la loi !)

On distingue généralement trois degrés de « pureté » ou « d’impureté » de l’eau. De la plus polluée à la plus pure, voici les différentes « eaux » à gérer :
1.    Les eaux usées. On considère comme « eaux usées » les eaux très polluées comme les eaux des toilettes, ou les eaux de nettoyages domestiques.
2.    Les eaux grises. On considère comme « eaux grises » les eaux rejetées par les machines à laver la vaisselle ou le linge, les eaux de baignoires, de douche ou de lavabos.
3.    Les eaux de cuisine. On considère comme « potable » les eaux utilisées pour la cuisson des aliments.

Dans certaines installations domestiques très modernes et écologiques, ces eaux sont mises en séparatif (il existe des éco-quartiers dans certaines villes, notamment en Suisse et en Allemagne où effectivement les eaux de cuisine, les eaux grises et les eaux usées ne sont pas mélangées dans les mêmes canalisations).

Si nos installations ne permettent pas la mise en séparatif de ces types d’eaux usées, nous pouvons tout de même y penser « en amont » : par exemple, nous pouvons jeter au jardin l’eau utilisée pour laver les légumes, pour blanchir les légumes ou pour se laver les mains au savon de Marseille. D’autre part, si nous avons fait bouillir un peu trop d’eau pour le thé ou le café, il ne faut surtout pas jeter le surplus à l’évier, puisque l’eau bouillie est potable, et en quelque sorte « pasteurisée », bactériologiquement pure. On peut la mettre dans un récipient pour la laisser refroidir, ou la verser sur les dalles de la terrasse pour l’utiliser comme désherbant.

La pollution des eaux par les huiles.
TerreMais l’un des plus redoutables polluants des eaux restent les huiles. Les huiles sont hydrophobes, c’est-à-dire insolubles dans l’eau, et de densité plus légère. Elles flottent à la surface de l’eau. Un nappe d’huile pollue l’eau parce qu’elle empêche son oxygénation. Une goutte d’huile peut polluer par « asphyxie » jusqu’à un mètre cube d’eau (mille litres) !!!

C’est ce qui constitue notamment le désastre des marées noire, des fuites de réservoirs de fioul ou de carburants.

Mais ce que l’on oublie souvent, c’est que nous utilisons l’huile dans un très grand nombre de situations :
-    lorsque l’on a fini une friture, ou terminé de rissoler un aliment à la poêle, il ne faut surtout pas jeter l’huile à l’évier !!! L’huile de la friteuse doit être versée dans un récipient étanche et déposé dans une déchetterie, ou alors incinérée ; l’huile de la poêle doit être essuyée avec un papier absorbant, avant de mettre la poêle à la vaisselle ;
-    de très nombreux cosmétiques contiennent des huiles : les crèmes pour le corps, les pommades, les crèmes solaires, les huiles solaires, les après-shampooings, les démêlants pour les cheveux, etc. Il convient donc de les utiliser avec parcimonie, et de réduire la consommation des après-shampooings sous la douche.

L’impact des huiles sur la STEP roselière.
Toutes ces huiles, que l’on jette trop souvent dans les éviers, les douches, les baignoires et les lavabos polluent lourdement les eaux, et perturbent fortement le fonctionnement des stations d’épuration. Au point que de nombreuses habitations sont équipées de « sacs à graisse » (partie de canalisation d’eaux usées installées pour collecter les graisses), et que les STEP sont toujours équipées de bassins spéciaux pour séparer les graisses et les huiles des eaux usées.

Une STEP roselière doit pouvoir fonctionner de façon totalement indépendante et naturelle (très peu d’entretien). Les huiles et les graisses en perturberaient fortement le bon fonctionnement, notamment en tuant les bactéries aérobies. Il s’ensuivrait de fortes odeurs d’égouts.


Soyons « éco-citoyens » et changeons nos habitudes de consommateurs d’eau potable.